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Annette Wieviorka est une historienne française, spécialiste de la Shoah et de l'histoire des Juifs au XXe siècle depuis la publication en 1992 de sa thèse, Déportation et génocide : entre la mémoire et l'oubli, soutenue en 1991 à l'université Paris-Nanterre

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Les grands-parents paternels d'Annette Wieviorka, Juifs polonais, furent arrêtés à Nice pendant la guerre et sont morts à Auschwitz. Le grand-père, Wolf Wiewiorka, est né le 10 mars 1896 à MiÅ„sk Mazowiecki. La grand-mère, Rosa Wiewiorka, née Feldman, est née le 10 août 1897 à Siedlce. Leur dernière adresse à Nice est au 16 rue de la Reine-Jeanne. Ils sont déportés par le convoi no 61, en date du 28 octobre 1943, du camp de Drancy vers Auschwitz. Ils sont détenus avant au camp de transit de Beaune-la-Rolande3. Le père d’Annette Wievorka, réfugié en Suisse, et sa mère, fille d’un tailleur parisien, réfugiée à Grenoble, survécurent à la guerre. Elle est la sœur de Michel Wieviorka, Sylvie Wieviorka et Olivier Wieviorka.

Elle grandit dans les Hauts-de-Seine puis dans le Val-d'Oise. Sa famille est pauvre, et peu inscrite dans la culture juive. Elle fréquente l'école publique, qui a pour elle « une importance capitale ». Elle pratique le scoutisme laïque, au sein des Éclaireurs de France6.

En 2022, elle publie le livre Tombeaux, conçu comme une « autobiographie de [sa] famille »7.

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Annette Wieviorka est agrégée d'histoire (1989) et docteur en histoire (1991). Sa thèse, dirigée par Annie Kriegel, s'intitule Déportation et génocide : oubli et mémoire 1943-1948 : le cas des juifs en France. Cette thèse a donné lieu à une publication en 1992 par Plon8. Elle est rééditée en 2003 aux éditions Hachette.

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Durant les années 1970, Annette Wieviorka est engagée politiquement dans le mouvement maoïste. En 1970, elle effectue un premier voyage en Chine. Le Monde note qu'elle n'a « rien pu ou voulu voir des massacres de masse et de la nature totalitaire du régime communiste, dont la brutalité était pourtant à son paroxysme en pleine Révolution culturelle ». De 1974 à 1976, elle y revient, comme professeur de langue et civilisation française à Canton. Commentant son ouvrage Mes années chinoises (2021), elle indique avoir alors été comme d'autres « dans un mouvement d’admiration pour la révolution chinoise qui nous empêchait de découvrir la réalité du régime »9. Elle se remet pourtant en cause à son retour : « Quand je suis rentrée en France, j’ai traversé une période de crise profonde, une grave dépression au cours de laquelle j’ai remis en cause tout ce que je pensais, tout ce en quoi je croyais »6.

Elle est engagée auprès de l'Association Primo Levi (soins et soutien aux personnes victimes de la torture et de la violence politique) en tant que membre de son comité de soutien10.

Elle est nommée en 2021 à l'ordre national du Mérite au grade de grand officier11.

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Directrice de recherche au CNRS12, elle a été membre de la mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France, dite mission Mattéoli13.

Elle est membre du comité d'orientation de l'association Siriaténou, consacrée au livre juif.

Elle est nommée en 2019 directrice de recherche émérite au CNRS14, puis vice-présidente du Conseil supérieur des archives15 en janvier 202316, en remplacement de Christine Nougaret, professeure à l’École nationale des Chartes17.

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